Rétrospective d’une genèse Récit de Voyage #1
2008…voilà que ce profond intérêt que j’éprouvais depuis si longtemps pour la culture asiatique prend vie et se concrétise ; premier long voyage à distance en solo, sac à dos en guise de bagage. Je m’aventure vers de nouveaux horizons culturels en mode routard. L’excitation m’empare lorsque je suis à l’aéroport, prêt à embarquer pour Phnom Penh, capitale du Cambodge, et simultanément, quelques frissons éveillés par l’intrigue de ce que j’allais rencontrer et vivre une fois sur place. C’est ici que débute la genèse de ma propre rencontre, aller vers moi-même après toutes ces années à me laisser porter par les vagues de la vie sans avoir de direction précise ni de cap particulier. Enfin, le temps était arrivé et je déclenchai le processus pour suivre cette voix intérieure qui m’a toujours murmuré au creux de l’oreille depuis mon enfance. Une voix mystérieuse et redondante, qui me faisait entendre et comprendre que mon chemin se devait de passer par d’autres contrées, aux influences des philosophies et des sagesses orientales.
J’arrivais dans la capitale et lorsque j’empruntais un tuk-tuk* pour me rendre à un hôtel, mon corps et mon esprit s’imprégnèrent immédiatement de l’ambiance locale, avec son climat, son agitation, son trafic, ses bruits, ses odeurs, ses couleurs …. Tout était nouveau et pourtant me semblait familier. J’avais cette sensation de déjà vu, une impression de me sentir chez moi dans une effervescence dont je n’avais pas l’habitude. Sans doute l’attrait pour la nouveauté y était aussi pour quelque chose.
* (petit véhicule de transport touristique composé d’une motocyclette à l’arrière de laquelle s’attache un type de carriole à deux roues qui offre deux baquettes se faisant face)
Je visite durant un ou deux jours la capitale et y découvre un rythme de vie et surtout des attitudes qui me rapprochent d’une essence intérieure. Dans ce vaste théâtre, tous mes sens sont en éveil et curieux, attentifs ….. L’ambiance des marchés asiatiques, où les poissons et les viandes sont autant à portée des clients que des insectes (oui je sais, cela ne parait pas très attirant !), un trafic routier où tous les moyens de locomotion se côtoient sans aucune règle de conduite précise et définit, une fourmilière géante où tous ces mouvements d’énergies se croisent sans se percuter, tout est fluide dans un apparent désordre. Le ballet du yin et du yang. Je me sens comme renaître à moi-même dans cette façon de vivre, où les règles qui régissent la communauté ne semblent pas contraindre la liberté de l’esprit dans une pseudo cage dorée. Je reste conscient que, sur cette partie de la planète, les racines hindouistes et bouddhistes exercent leurs influences et c’est pour cela que l’état d’esprit de la population est somme toute tellement différent de notre état d’esprit aux influences de nos racines occidentales et judéo-chrétiennes. Les mentalités et les regards ici sont différents et résonnent en moi.
Dans ce premier voyage en Asie, je retrouve le regard de l’enfant, émerveillé à chaque recoin de rues et de places où je vais de surprise en surprise, mais je n’étais là qu’aux prémices de ce que j’allais découvrir dans ce pays, et dans les autres que je visiterai plus tard, tant sur le plan culturel qu’archéologique et sur l’exotisme de son environnement naturel.
…… à suivre …..
