Rétrospective d’une genèse : récit de voyage 5
Arrivée dans la capitale Changchun, province de Jilin, nord de la Chine. Latitude égale à celle du sud de la Mongolie, nous ne sommes pas très loin de la Russie … autant vous dire que les hivers y sont rudes.
Une navette vient me récupérer à la gare et me voici parti pour une aventure hors du commun, une année complète dans une école d’arts martiaux.
Le voyage m’a bien épuisé et je ne réalise pas encore pleinement ce que je vis, à l’exception que je découvre de nouveaux paysages qui sont bien différents de ce que j’ai vécu au Cambodge. J’arrive dans un univers économique baigné dans l’agriculture et l’exploitation minière du charbon.
Nous arrivons dans une plus petite ville, une ville-préfecture tout de même, qui se nomme Siping. La population y est tout de même de plus de 3 millions d’habitants, mais il ne faut pas rapporter les chiffres de la population chinoise aux nôtres car il n’est pas possible de faire une comparaison ; les proportions en Chine sont démultipliées ! En tous cas je ne ressens pas l’impression d’être dans une si grande ville.
L’école d’arts martiaux se trouve rattachée à cette ville mais se situe encore quelques kilomètres à l’extérieur des murs. Nous avons donc encore une bonne demi-heure de route et je me trouve dans un décor agricole très austère avec des habitants très pauvres. Les routes sont balayées par des hommes et des femmes pour les entretenir. J’ai l’impression de vivre dans une autre dimension. Mais nous le savons bien, au détriment de toutes ces personnes, la main d’œuvre en Chine ne coûte pas cher !
Je me retrouve à traverser essentiellement des paysages de collines au milieu desquelles se trouve parsemées des dizaines et des dizaines de champs de maïs, à perte de vue. Ici aussi la monoculture est de mise.
Quelle stupéfaction lorsque j’ai découvert que l’on pouvait faire sécher je ne sais quelle matière récoltée ou transformée sur la chaussée : inédit.
Nous traversons encore quelques hameaux avant d’arriver prochainement à l’école. La pauvreté ici est monnaie courante et les gens habitent parfois dans des habitations de fortune. Je me demande comment les personnes ici font pour passer la dureté des hivers, les conditions de vie y sont tellement précaires, mais cependant la plupart de ces gens sont extrêmement résistants.
Et voici qu’apparait partiellement au loin, après ces derniers instants de trajet, l’école où je vais séjourner une année entière et probablement y voir passer bon nombre d’étrangers, eux aussi en recherche d’une quête de soi ou plus simplement d’un challenge. Le bâtiment apparait à l’horizon, juché sur une colline et prédominant toute la vallée environnante.
Le bâtiment est très vétuste mais bien à l’image de la tradition et de la culture chinoise. Je découvre aussi le hall d’entrainement où suivant les saisons, nous y auront froid ou très chaud ! Me voilà sur la rampe de lancement et prêt à vivre cette longue expérience qui m’enseignera beaucoup sur moi-même.
